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Actualités du fioul
Canada : L'oléoduc Trans Mountain finalement nationalisé
Publié le 04/06/2018 15h36
Nous vous en parlions il y a 2 semaines sur FioulMoinsCher, le projet d’agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain au Canada divisait le pays entre ceux qui voulaient défendre l’environnement et de l’autre ceux qui voyaient surtout les bénéfices potentiels à la clé pour l’économie canadienne. Dans une impasse face à la grogne grandissante de différentes associations, des autochtones et même de la province de Colombie-Britannique, le gouvernement fédéral a au final décidé de le nationaliser en force pour permettre au projet d’aboutir quoi qu’il arrive.
Une acquisition temporaire pour mener le projet à terme
Le gouvernement fédéral canadien a donc trouvé un moyen de poursuivre l’augmentation de la capacité du Trans Mountain, jusqu’ici menacé d’abandon par le propriétaire actuel qui est la société américaine Kinder Morgan. Il va lui racheter pour environ 3 milliards d’euros. Pour rappel, l’oléoduc relie actuellement les sables bitumineux de la province d’Alberta au port de Vancouver en Colombie-Britannique avec une capacité de 300 000 barils par jour, prévue pour tripler suite à ce projet.
Avant ça, dans le but de faire pression sur le gouvernement de Colombie-Britannique, les amérindiens ainsi que les écologistes qui s’y opposaient, le Premier ministre Justin Trudeau avait menacé de faire payer à tous les contribuables les pertes encourues par la société Kinder Morgan à cause de la suspension des travaux. Le ministre des Finances, Bill Morneau, a toutefois expliqué que le gouvernement du Canada n’avait pas l’intention d’être le propriétaire à long terme de ce projet et qu’il le cèderait au moment opportun à de nouveaux investisseurs.
Une forte opposition au gouvernement
L’intérêt de ce développement pour le Canada est clairement de commencer à revendre son pétrole à un meilleur prix vers l’Asie. Pour le moment, le pays extrait presque 4 millions de barils par jour qu’elle revend quasi exclusivement à un prix dérisoire aux Etats-Unis, faute d’avoir accès à d’autres marchés. Justin Trudeau avait alors validé ce projet en échange de la collaboration de la province de l’Alberta dans la lutte contre les gaz à effet de serre dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat. En effet, le pétrole qui y est extrait contribue pour plus de 25% aux émissions totales du pays.
Cela faisait des mois que la Colombie-Britannique luttait contre le gouvernement fédéral pour ne pas voir aboutir cet agrandissement de l’oléoduc. Cela avait même créé une guerre commerciale entre cette province et celle de l’Alberta, pourtant de même origine politique. Du côté de la population, le projet obtient une faible majorité qui reste inquiète à voir son argent utilisé pour assurer sa continuité. Patrick Bonin, le porte-parole de Greenpeace Canada, indique vigoureusement que c’est totalement scandaleux, inacceptable, incompatible avec la réconciliation avec les Premières nations et nos engagements climatiques.
