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Actualités du fioul
Total quitte l'Iran face aux menaces américaines
Publié le 20/08/2018 15h24
On apprenait ce Lundi que le géant pétrolier français Total venait de rompre officiellement toutes collaborations avec l’Iran et en particulier quelques projets d’investissements d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. La cause ? Le rétablissement de sanctions contre le pays par les Etats-Unis suite à la décision de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien en mai dernier. Malgré leur poids relatif, les grands groupes européens ne peuvent lutter contre les menaces américaines et ce en dépit de la posture officielle de leur pays.
Une décision difficile mais inévitable
C’est par l’annonce du ministre iranien du Pétrole que la décision a été connue : « Total a officiellement mis fin à l’accord pour le développement de la phase 11 du gisement gazier de South Pars. Cela fait plus de deux mois qu’il avait annoncé qu’il mettrait fin au contrat ».
De manière unilatérale, les Etats-Unis ont quitté au mois de mai l’accord nucléaire de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances. Le 6 août, les premières sanctions contre Téhéran étaient déjà rétablies. Une deuxième salve est prévue pour entrer en vigueur en novembre ciblant particulièrement le secteur pétrolier.
Les autres pays comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie ont immédiatement exprimé leur souhait de rester dans l’accord. Cependant, leurs entreprises sont bien trop vulnérables aux éventuelles sanctions américaines si elles continuaient à commercer avec l’Iran. C’est par exemple le cas de Total qui avait précisé qu’il lui serait impossible de rester en Iran sans une dérogation spéciale des autorités américaines (qu’il n’a pas eu). Par ailleurs, le groupe possédant 10 milliards d’actifs aux Etats-Unis et des banques américaines impliquées dans 90% de ses opérations financières, la décision fut rapide à prendre.
La perte d’investissements vitaux pour l’Iran
Une des raisons pour laquelle l’Iran a signé l’accord nucléaire en 2015 était d’attirer des investissements étrangers pour moderniser ses infrastructures énergétiques vétustes. Quand il s’est rendu au Parlement lundi, le ministre du Pétrole a d’ailleurs insisté sur l’état désastreux des infrastructures pétro-gazières qui nécessitaient une rénovation que le pays ne peut financer seul. Il répondait également à des questions concernant la sécurité après plusieurs incendies dans des raffineries.
Son constat alarmant met en avant des tubes qui se trouent chaque jour dans des installations du sud du pays à cause de leur vétusté. Il mentionnait aussi des raffineries vieilles de 80 ans alors que la durée de vie d’une usine est plutôt de 30 ans.
On peut dire qu’en plus les sanctions américaines tombent dans un contexte de crise économique et monétaire. L’Iran souffre actuellement d’un taux de chômage élevé et d’une forte inflation. Sa monnaie (le rial iranien) a fortement chuté et perdu presque deux tiers de sa valeur ces 6 derniers mois.
