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Actualités du fioul
Menace des Etats-Unis envers le Venezuela : Quelles conséquences ?
Publié le 09/03/2018 15h40
Récemment, les Etats-Unis ont menacé une fois encore le Venezuela pour tenter de raisonner son président Nicolas Maduro. Cette fois-ci cependant, ils vont bien plus loin puisqu’ils envisagent purement et simplement un embargo pétrolier. En tant que 1er acheteur du Venezuela, Washington porterait là un sacré coup à l’économie du pays sud-américain. Cette mesure est toutefois vivement controversée car les conséquences pourraient être désastreuses, notamment pour la population déjà à genou, sans pour autant avoir l’effet escompté.
Le pire scénario possible
L’idée de l’embargo pétrolier a été proposée par le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, qui a cependant promis de mitiger ses effets. Cette mesure n’est pourtant pas la première puisque les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions financières envers Nicolas Maduro et interdit tous citoyens ou entreprises américaines d’acheter de la dette publique vénézuélienne.
L’embargo sur le brut serait cependant l’ultime sanction puisqu’il représente à lui seul 96% des recettes de l’Etat. En 2017, les Etats-Unis ont importé 600 000 barils par jour de Caracas, l’équivalent d’un tiers de ses ventes de pétrole et 75% des liquidités du pays. De son côté, malgré les plus grandes réserves au monde, le Venezuela est obligé d’importer 160 000 barils par jour des Etats-Unis afin de traiter son pétrole qui est particulièrement lourd.
Les conséquences de telles mesures
Pour remplacer le pétrole américain, le pays sud-américain pourrait par exemple s’approvisionner auprès de l’Algérie ou le Nigéria mais à des prix plus élevés. Ce ne serait pas le meilleur choix quand on sait que le Venezuela cumule déjà une dette extérieure d’environ 150 milliards de dollars. A contrario, les Etats-Unis pourraient quant à eux remplacer les 8% d’achats de brut perdus avec le Mexique ou le Canada.
Il ne faut plus qu’au Trésor américain l’aval du Congrès pour mettre en place cet embargo mais il est encore loin de faire l’unanimité. Même des pays hostiles envers le gouvernement de Nicolas Maduro ne veulent pas de cette option comme le Mexique par exemple. Pour ce dernier, les répercussions que cela pourrait avoir sur la population vénézuélienne seraient catastrophiques. Celle-ci subit déjà l’hyperinflation (13 000% en 2018 d’après le FMI) ainsi de graves pénuries faisant fuir des centaines de milliers d’habitants.
En outre, les experts doutent de son efficacité politique. Pour eux, ceux qui croient que l’isolement et les sanctions affecteront seulement le gouvernement se trompent, l’impact attendu est dévastateur pour l’économie sans garantie de changement politique. Pour le moment en tout cas, le président Nicolas Maduro semble montrer une parfaite indifférence face à la rapide détérioration socio-économique de son pays, se disant prêt à affronter d’éventuelles sanctions.
