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Actualités du fioul
Le pétrole pour stopper la Corée du Nord
Publié le 15/09/2017 15h09
Aujourd’hui même, la Corée du Nord vient encore de lancer un missile nucléaire. La 8ème salve de sanctions à son encontre par le Conseil de sécurité de l’ONU n’y changeant rien, les Etats-Unis estiment que le dernier recours reste l’embargo pétrolier de la part de la Chine, son principal fournisseur. Bien que cette dernière soit en accord avec les sanctions délivrées dans le but d’inciter au dialogue, couper totalement ses exportations ne semble pas l’enchanter pour plusieurs raisons.
La Chine prise entre deux feux
Même si l’idée que la Corée du Nord joue avec l’arme atomique déplaise à la Chine qui reste son principal allié, il n’empêche qu’ils sont voisins directs et qu’un embargo pétrolier intégral lui semble être une réponse trop agressive pouvant rapidement dégénérer. Pour le moment, Pékin a approuvé toutes les vagues de sanctions de l’ONU, y compris la dernière spécifiant la limitation des livraisons de brut à destination du régime de Kim Jong-Un.
Sa réticence à fermer complètement les vannes ne tient pas dans des considérations financières puisque la Corée du Nord consomme très peu de pétrole. En effet, selon les estimations, la dictature ne se contenterait que de 15 000 barils par jour, soit moins d’un millième de la consommation de la France. Autant dire un grain de sable de la production chinoise.
Un effet quasi nul à court terme
La majeure partie du pétrole importée par la Corée du Nord est stockée et utilisée par l’armée, notamment pour son programme nucléaire et balistique. Le gouvernement nord-coréen donne clairement la priorité à l’armée, ce qui créerait d’abord des problèmes pour la population en cas d’embargo. L’armée continuant à puiser dans ses réserves stratégiques tandis que les civils devraient se remettre à utiliser du charbon ou du bois comme source d’énergie.
Le régime n’en souffrirait donc pas immédiatement mais le placerait dans une situation compliquée au fil du temps, l’empêchant d’alimenter ses camions, ses avions et ses lanceurs de missiles par exemple.
Les réticences de Pékin
Les chinois refusent d’aider à un effondrement brutal de son voisin pour plusieurs raisons. La première est que cela créerait le chaos et avec lui un arrivée massive de réfugiés ainsi qu’une réunification de la péninsule sous les auspices des forces militaires américaines. La Chine préfère clairement obtenir une résolution de la crise via le dialogue et des sanctions qui s’intensifient trop vite ou un embargo total fermeraient toutes les portes.
La seconde raison de ses craintes est tout simplement le conflit armé. En cessant purement et simplement les exportations, la Corée du Nord pourrait très mal le prendre et commencer à s’en prendre à la Chine. Certains craignent même un renversement géopolitique de la région où les nord-coréens, acculés, se tourneraient vers les Etats-Unis pour une entente contre la Chine.
Enfin, dernière raison pour la Chine de ne pas aller trop vite : son oléoduc sino-nord-coréen. En effet, dans le cas où le pétrole arrêterait d’y circuler, l’oléoduc pourrait rapidement s’encrasser et l’empêcher de pouvoir un jour redémarrer.
