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La lutte pour les champs pétroliers en Irak

Publié le 20/10/2017 10h45

Cela fait maintenant plusieurs semaines que le cas des kurdes d’Irak fait parler de lui partout dans le monde et en particulier sur le marché du pétrole. Ils avaient commencé par faire un référendum quant à leur indépendance de manière unilatérale contre l’avis du gouvernement central irakien. Celui-ci a remporté sans surprise un oui massif, provoquant la colère de Bagdad.

Ne souhaitant pas se laisser faire et autoriser une telle prise d’indépendance, les troupes gouvernementales irakiennes ont repris en début de semaine la majorité des champs pétroliers de la province de Kirkouk. Véritable atout déterminant pour la santé d’une économie, la perte de ce pétrole marque la fin des espoirs d’indépendance des kurdes.

Une reprise rapide et sans violence par Bagdad

L’opération n’aura pas duré plus de 48 heures. Les blindés irakiens ont pu avancer sans résistance pour reprendre cette province du nord-est de l’Irak qui avait été investie par les forces kurdes en 2014. Ces dernières avaient à l’époque profité du fait que les troupes irakiennes étaient en plein branle-bas de combat contre le groupe Etat islamique. Mardi, l’étendard irakien remplaçait les drapeaux kurdes sur les bâtiments et postes de contrôle des 2 principaux champs pétroliers (Bay Hassan et Havana).

Pour le ministre du pétrole, Jabbar al-Louaïbi, cette reprise des installations de la province de Kirkouk et des zones dites disputées va permettre un retour à l’ordre. Bagdad a désormais récupéré 5 des 6 champs pétroliers pour une production potentielle de plus de 400 000 barils par jour. Le dernier est toujours aux mains des kurdes mais il reste un champ mineur de la région avec seulement 10 000 barils par jour de pétrole lourd de moins bonne qualité.

D’après certains spécialistes, cette perte divise le portefeuille kurde de moitié provoquant inévitablement la fin de leur autonomie économique et de leur rêve d’indépendance. Pour rappel, ce n’était qu’après avoir annexé en juillet 2014 ces gisements que le président kurde avait commencé à parler d’indépendance. Avant ça, il ne parlait que d’autonomie.

Après les champs de Kirkouk, la reprise de Sinjar et Diyala

Les forces irakiennes ne se sont pas arrêtées à reprendre les champs pétroliers de la région de Kirkouk. Ils en ont également profité pour récupérer la ville de Sinjar dans le nord-ouest près de la frontière syrienne, encore une fois sans rencontrer la moindre résistance de la part des peshmergas, les combattants kurdes. De même pour la province de Diyala à l’est de Bagdad où elles ont hissé le drapeau irakien sur la ville de Jalaoula. Au final, les kurdes sont retournés aux positions qu’ils occupaient avant juin 2014 et la chute de la ville de Mossoul aux mains de l’Etat islamique, ce qui était l’objectif du pouvoir central.

D’après des responsables, l’avancée sans heurts des forces gouvernementales a été facilitée par un accord signé entre Bagdad et les combattants kurdes. Ce qui explique qu’une grande partie se soit retirée de plein gré et que l’autre ait désertée, totalement désemparée.