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Actualités du fioul
La Norvège part à la conquête du pétrole envers et contre tous
Publié le 26/06/2017 15h23
La semaine dernière, la Norvège a ouvert une centaine de blocs à la prospection pétrolière, situés dans les eaux arctiques des mers de Barents et de Norvège. Du jamais vu. Tout cela après la décision du Parlement Européen à la mi-Mars d’interdire l’exploitation de l’or noir dans les eaux gelées de l’arctique. La délimitation exacte de la zone exclue n’ayant pas été clairement énoncée, le gouvernement norvégien a manifestement l’intention de jouer avec le feu. D’autant plus qu’un certain nombre d’ONG, comme Greenpeace, sont déjà montées au créneau en poursuivant l’état norvégien en justice.
Entre croissance économique et fragilisation de l’environnement
Pour être plus précis, 93 blocs situés en mer de Barents et 9 autres en mer de Norvège ont été attribués aux compagnies pétrolières par le ministère du Pétrole et de l’Energie, tous au-delà du cercle polaire. Le ministre Terje Søviknes a mis en avant le fait que l’ouverture de ces nouvelles étendues à l’exploration soutiendrait l’activité à long terme, la création de valeur et l’emploi dans l’industrie pétrolière dans tout le pays.
Toutefois, au sein même du gouvernement la décision fait débat. En effet, plusieurs dizaines de ces blocs ont été cédés contre l’avis par exemple de la Direction pour l’environnement, la Direction de la pêche ou encore l’Institut polaire norvégien, tous très préoccupés de leur proximité avec la banquise polaire ou encore l’effet des tirs sismiques sur la biodiversité et en particulier les stocks de poissons très importants pour le pays.
GreenPeace et les ONG pour défendre le climat
La réaction du leader de GreenPeace Norvège, Truls Gulowsen, ne s’est pas fait attendre. Il a déclaré que cela montrait que le gouvernement norvégien n’avait aucun respect pour les objectifs climatiques pour lesquels ils ont signé dans le cadre de l’accord de Paris qui avait, entre autres, pour but de maintenir la hausse du réchauffement climatique en-dessous des 2°C. Il a également voulu préciser que les blocs offerts sont pour la plupart extrêmement loin au Nord dans des zones très fragiles mais aussi très chères à exploiter. C’est donc manifestement, d’après lui, du pétrole qui devrait demeurer sous terre.
A savoir que GreenPeace, ainsi qu’une autre ONG, attaquent déjà en justice l’état norvégien contre l’attribution en 2016 d’autres blocs de la région arctique. Ce procès devrait d’ailleurs débuter le 14 Novembre.
De son côté, l’organisation représentant l’industrie pétrolière, Norsk Olje og Gass, s’est montrée naturellement très satisfaite de la décision du gouvernement. Pour elle, cela apportera des valeurs énormes à la société norvégienne. D’autant plus que la production de pétrole du pays a tendance à décliner depuis le début des années 2000.
