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L'île d'Anticosti : Exploitation pétrolière ou Patrimoine de l'Unesco ?
Publié le 04/08/2017 15h05
L’île d’Anticosti est située dans le golfe du fleuve Saint-Laurent, dans la province du Québec au Canada. Elle est d’environ la taille de la Corse, accueille entre 200 et 300 habitants et abrite une faune exceptionnelle parmi laquelle quelques 200 000 cerfs de Virginie. Ce joyau écologique est candidat pour être nommé au patrimoine mondial de l’Unesco. Seulement jusqu’ici, les projets d’exploitation pétrolière rendaient cette candidature impossible. Le gouvernement du Québec vient de faire machine arrière pour donner toutes ses chances à sa fameuse île, non sans quelques heurts.
Le Québec choisit la nature face à l’argent
La semaine dernière, le gouvernement québécois officialisait sa décision d’abandonner tous projets d’exploitation pétrolière à l’avenir sur l’île d’Anticosti afin de sauvegarder son fabuleux environnement. Pour cela, il a dû entrer à nouveau en contact avec les entreprises prêtes à travailler sur la zone afin de négocier l’abandon des droits de recherche.
L’exploration pétrolière de l’île avait été décidée en 2014 et avait alors soulevé l’indignation des milieux environnementaux face aux risques potentiels de pollution marine et de l’écosystème. D’après les premières estimations, le sous-sol contiendrait entre 30 et 40 milliards de barils de pétrole de schiste dont seulement une infime partie (entre 1% et 5%) était réellement exploitable.
La plupart des sociétés concernées par les droits d’exploration ont déjà accepté de se retirer en échange d’une contrepartie financière. Des ententes ont ainsi été conclues avec les entreprises Junex, Corridor et le français Maurel & Prom pour un montant total de 28.3 millions d’euros. Certaines autres sont plus récalcitrantes, comme Pétrolia ou Trans American.
Pétrolia, société canadienne, possède environ 25% des droits d’exploration sur tout le territoire du Québec. Elle est notamment connue pour régulièrement revendiqué le respect des contrats signés avec le gouvernement, parfois même en engageant les tribunaux. C’est ainsi qu’elle a indiqué en fin d’année 2015 qu’il n’y avait rien dans les ententes qui donne au gouvernement du Québec le droit de se retirer ou de se soustraire à ses obligations. La partie n’est donc pas encore totalement gagnée.
