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Vers un embrasement du prix du pétrole et du fioul ?

Publié le 16/06/2025 11h22

Depuis vendredi, le cours du brut s’est enflammé suite aux tensions géopolitiques et militaires au Moyen-Orient. En effet, Israël a exécuté un certain nombre de frappes tactiques sur des sites iraniens sensibles comme des installations nucléaires et des usines à missiles. Des hauts commandants ont été ciblés et tués lors de ces frappes. En riposte, l’Iran a envoyé plus de 100 drones sur le territoire israélien et a promis une « réponse sévère ». Les marchés se sont donc emballés mais la question est de savoir jusqu’à quel point.

Scénarios et risques

Le prix du brut pourrait grimper jusqu’à 80 dollars le baril en cas de détérioration des tensions au Moyen-Orient, notamment si des risques concrets pèsent sur l’approvisionnement. Deux facteurs seront déterminants : la réaction de l’Iran, qui menace de riposter sévèrement et la posture des États-Unis qui cherchent à apaiser les tensions tout en protégeant leurs intérêts.

Les principales inquiétudes concernent un éventuel blocage du détroit d’Ormuz, par où transite environ 20% du pétrole mondial, ainsi que l’arrêt des exportations iraniennes estimées à 2,1 millions de barils par jour. Un tel scénario pèserait fortement sur l’offre mondiale, bien que la diplomatie américaine puisse en limiter les effets.

La position de l’OPEP+

L’OPEP pourrait jouer un rôle clé de stabilisateur face aux tensions actuelles en augmentant sa production afin de limiter la hausse des prix, voire provoquer une baisse à l’automne. Toutefois, cette action dépendra fortement de la coordination entre les pays membres et de l’évolution du contexte géopolitique. Les frappes israéliennes, pour l’instant considérées comme préventives, ne préfigurent pas nécessairement un conflit prolongé mais les prochains jours seront décisifs.

Trois éléments stratégiques devront être étroitement surveillés : la situation au détroit d’Ormuz, les décisions de l’OPEP+ sur la production ainsi que le résultat du dialogue entre l’Iran et les États-Unis. Le baril n’a probablement pas encore atteint son sommet. L’évolution du marché pétrolier sera donc fortement liée aux dynamiques géopolitiques, faisant de l’or noir un véritable indicateur de l’état des relations internationales.