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Actualités du fioul
OPEP+ : réouverture des vannes dès le mois d'avril
Publié le 10/03/2025 14h02
Après avoir repoussé plusieurs fois l’échéance, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et leurs alliés commenceront à réinjecter progressivement 2,2 millions de barils par jour sur le marché dès le mois d’avril. Ce changement de stratégie, qui devait arriver tôt ou tard puisque convenu depuis le 5 décembre dernier, a tout de même surpris les observateurs de par son timing et contribue à faire baisser les prix du brut.
Alignement des intérêts
La réintroduction de barils sur le marché concerne huit membres de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie. Cette dernière aurait joué un rôle central dans cette décision, Vladimir Poutine cherchant à conclure un accord avantageux pour son pays en Ukraine. Cette position s’aligne avec celle de Donald Trump, qui souhaite voir les prix du pétrole baisser afin de lutter contre l’inflation. Lors du Forum de Davos, le 23 janvier, le président américain avait d’ailleurs exhorté l’Arabie saoudite et l’OPEP à réduire le coût de l’énergie.
Dans ce contexte, des négociations entre la Russie et les États-Unis se sont tenues à Riyad, impliquant les trois plus grands producteurs mondiaux. Ces discussions, qui ont probablement mêlé diplomatie et politique énergétique, pourraient influencer les décisions futures du marché pétrolier. L’intérêt commun de ces acteurs pour la stabilité des prix et des approvisionnements souligne l’importance des enjeux géopolitiques dans la gestion de l’offre mondiale de brut.
Les vases communicants
Pour faire accepter une baisse des prix du pétrole à l’OPEP+, l’Arabie saoudite et la Russie doivent compenser par une augmentation de leurs exportations. Dans cette logique, l’administration Trump a annulé la licence d’exploitation de Chevron au Venezuela, réduisant ainsi l’offre de 100 000 barils par jour. De plus, la pression maximale exercée sur l’Iran pourrait libérer de l’espace pour une hausse de la production au sein de l’OPEP+ sans provoquer un effondrement des prix. Cependant, cette décision ne dépend pas uniquement de Washington, car plusieurs membres de l’OPEP+ avaient déjà dépassé leurs quotas ces derniers mois, révélant des tensions internes sur la conformité aux engagements du groupe.
L’enjeu pour le marché reste de trouver un équilibre entre l’augmentation de l’offre et la stabilité des prix. Une chute sous les 60 dollars pourrait fragiliser les producteurs américains en raison d’une rentabilité trop faible, ce qui obligerait l’OPEP+ à ajuster sa stratégie. La volonté de certains pays d’augmenter leur production contraste ainsi avec la nécessité de préserver des prix suffisamment élevés pour éviter une crise dans le secteur énergétique, rendant la gestion de l’offre particulièrement délicate.
