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L'Arabie Saoudite renonce à augmenter sa production

Publié le 12/02/2024 14h20

L’Arabie Saoudite est un pilier du pétrole mondial : 1^er exportateur au monde, 3ème producteur, la société la plus rentable. Elle a les capacités d’influencer grandement les cours et elle ne se prive pas pour le faire régulièrement. A la surprise générale, elle a récemment demandé à sa compagnie nationale Aramco de renoncer à son projet d’expansion annoncé il y a 2 ans et de bloquer la production totale du pays à 12 millions de barils par jour. Quel est le sens et l’impact d’une telle décision ?

Un pas en arrière sur le brut ?

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a lancé il y a quelques années maintenant un grand plan de relance du pays nommé « Vision 2030 ». L’un des buts majeurs: réduire la dépendance de la monarchie au pétrole et activer d’autres sources de revenus issus notamment du renouvelable. Paradoxalement ou non, il mise beaucoup sur les recettes d’Aramco pour donner vie à ce projet.

Récemment, l’entreprise a publié un communiqué dans lequel elle explique avoir reçu l’ordre, de la part du ministère de l’Énergie, de plafonner sa capacité maximum de production à 12 mbj au lieu des 13 qui étaient prévus depuis fin 2021. Par ailleurs, Aramco aurait versé 4 milliards de dollars dans sa société de capital-risque Aramco Ventures, faisant plus que doubler son capital initial de 3 milliards.

Aucun impact à court terme

Cette décision, bien que surprenante, n’aura cependant pas réellement d’impact sur la production actuelle du royaume. En effet, celle-ci se situe davantage aux alentours de 9 mbj en ce moment. Depuis un peu plus d’un an, les saoudiens ont graduellement retirés environ 2 mbj du marché pour soutenir les cours qui se sont effondrés en même temps que l’économie mondiale. Malgré leurs efforts dans ce sens, les bénéfices d’Aramco ont tout de même chuté de 23% au 3ème trimestre 2023.

De manière plus générale, la dernière COP28 qui a eu lieu à Dubaï en décembre n’aura pas changé grand-chose non plus dans la pratique, malgré la mention historique des combustibles fossiles dans le texte définitif. Les formules de « réduction » et d’« élimination » n’ont pas été gardées au profit d’une « transition », ce qui laisse plus de marge de manœuvre aux pays producteurs d’atteindre leurs objectifs selon leurs moyens et leurs intérêts.