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Shell maintiendra sa production malgré les objectifs climat
Publié le 23/06/2023 15h49
En 2021, le géant du pétrole anglo-néerlandais Shell s’était engagé à réduire sa production de brut de 1 à 2% par an afin de participer à la transition énergétique. Dans un communiqué la semaine dernière, le groupe a finalement annoncé à la surprise générale qu’il la stabiliserait jusqu’en 2030. Les ONGs écologistes ont été stupéfaites par cette décision et montent au créneau. Leur colère est d’autant plus alimentée par la hausse de rémunération prévue pour les actionnaires de l’entreprise.
La sécurité énergétique avant tout
Dans son communiqué publié mercredi dernier, Shell indique qu’il met en pause ses baisses de production au moins jusqu’en 2030 car d’après lui les objectifs de réduction ont déjà été atteints pour la période. Un porte-parole a expliqué que cela a été possible grâce notamment à des ventes de gisements aux Etats-Unis.
Pour le directeur général, la priorité reste d’investir pour assurer la sécurité énergétique. Une leçon qui a été apprise par la guerre en Ukraine qui a remis la question de la sûreté de l’approvisionnement en plein cœur du débat. Il a par ailleurs précisé que le rythme de la transition dépendait également des politiques des gouvernements, du coût de développement des énergies propres et de la demande.
Stratégie d’attraction des actionnaires
Les ONG environnementales étaient déjà atterrées par cette décision mais c’était sans compter la seconde annonce qui a été faite dans la foulée. En effet, Shell a dévoilé une série de cadeaux aux actionnaires dont une hausse de 15% des dividendes au 2ème trimestre et plus de 4.5 milliards d’euros de rachats d’actions au second semestre.
L’ONG Global Witness accuse un virage à 180° sur le dos de la crise énergétique. Les amis de la Terre quant à eux parlent d’un aveu de la part du groupe de ne pas avoir l’intention de changer de modèle d’entreprise. Le géant explique pour sa part qu’il a besoin de financements et que l’unique façon de les attirer est de créer des rendements intéressants.
Malgré tout, il apparait que les majors pétrolières européennes restent en avance sur leurs concurrentes en matière d’investissements dans les énergies vertes. La banque allemande Berenberg estime que la stratégie de la compagnie va tout de même dans le bon sens avec 10 à 15 milliards investis dans les énergies à bas carbone d’ici 2025.
