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OPEP+ : De l'eau dans le gaz ?

Publié le 24/11/2023 16h04

Alors que la prochaine réunion de l’OPEP+ devait avoir lieu ce dimanche à Vienne, celle-ci s’est vue décalée au dernier moment au 30 novembre prochain et en visioconférence. Le marché qui retenait son haleine depuis lundi pour connaître les plans de l’organisation – et en particulier ceux de l’Arabie Saoudite - devra encore attendre. Cette nouvelle a d’ailleurs fait reculer les cours ce mercredi, différentes rumeurs jetant une ombre sur les relations entre les membres du groupe.

Dissensions au sein de l’alliance

Officiellement, le communiqué annonçant le report de la réunion n’évoquait aucuns détails supplémentaires. Cependant, certains bruits de couloirs concernant des divergences d’opinions ont rapidement circulé, occasionnant une chute de presque 5% du baril sur la journée. Le marché n’aime pas les incertitudes. D’autant que les désaccords en interne semblent confirmés par certaines sources au sein-même du cartel.

Les reports de réunions ne sont pas si exceptionnels en soit. Ce qui l’est par contre, ce sont les 4 jours. Habituellement, il s’agit davantage d’1 ou 2 jours maximum. Les discussions doivent donc être compliquées en ce moment. Malgré beaucoup d’efforts de la part de ses membres pour augmenter voire maintenir les cours, le Brent est tout de même passé sous la barre des 80 dollars. Les saoudiens, qui sont allés au-delà de leurs quotas imposés, sont donc particulièrement agacés par la situation et l’ont même imputé récemment aux spéculateurs.

La variable saoudienne

Actuellement autour des 80 dollars, le niveau du baril de brut ne satisfait pas l’Arabie Saoudite. Selon le Fonds Monétaire International (FMI), son seuil de rentabilité se situerait davantage autour de 86 dollars. Les saoudiens sont d’autant plus contrariés que certains pays producteurs ne jouent pas le jeu. Les investisseurs pensent qu’ils pourraient décider de stopper leurs coupes supplémentaires si aucun accord n’était trouvé lors de la prochaine réunion.

La Russie, par exemple, ne remplirait pas ses engagements à cause de ses besoins financiers pour soutenir le conflit en Ukraine. Il y aurait également quelques soucis avec des pays africains qui ne respectent pas leurs quotas et qui souhaitent produire davantage. On pense notamment à l’Angola, le Congo ou encore le Nigeria qui n’ont pas pu bénéficier d’une hausse de leurs volumes lors de la dernière réunion en juin, contrairement aux Émirats Arabes Unis.